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Joe Biden confronté à un vote blanc de protestation dans le Michigan, où son soutien inconditionnel à Israël était très critiqué

Dans une élection présidentielle américaine qui s’annonce imprévisible et sans enthousiasme, les deux favoris poursuivent leur marche vers l’investiture, au terme de la primaire du Michigan, mardi 27 février. Mais ce sont les handicaps respectifs de Donald Trump et de Joe Biden qui retiennent l’attention. Si l’ancien président a, une nouvelle fois, écrasé le vote républicain face à sa rivale Nikki Haley, environ un tiers des militants s’opposent à son couronnement annoncé. Quant à Joe Biden, il passait un test redouté : celui des répliques électorales, à gauche, de son soutien inconditionnel à Israël dans la guerre à Gaza.
Le principal adversaire de Joe Biden n’était pas Dean Phillips, élu du Minnesota à la Chambre des représentants, mais la participation et le vote blanc, dit « uncommitted » (« non engagé »). Plus de 300 000 personnes s’identifient comme étant d’origine arabo-musulmane au Michigan. Le recours au vote blanc a été promu, ces dernières semaines, en son sein comme un outil de protestation contre le président américain, qui se refuse à appeler à un cessez-le-feu à Gaza, simplement à une « pause humanitaire ». L’offensive israélienne dans l’enclave palestinienne a déjà causé 30 000 morts, pour l’essentiel des civils, en réponse à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023.
Les médias américains s’étaient focalisés sur cette minorité arabo-musulmane, au risque de négliger le poids des autres électeurs. Alors que le dépouillement se poursuivait lentement dans la soirée, le vote blanc se situait sous les 14 %. Il a été particulièrement important dans le comté de Washtenaw, où se concentrent plusieurs établissements universitaires, et dans celui de Wayne, où se situe la ville de Dearborn, poumon du mouvement Listen to Michigan (« écoutez le Michigan »). Tel est le nom du groupe issu de la communauté arabo-musulmane locale, qui se mobilise depuis plusieurs semaines.
L’objectif affiché de ce groupe était suffisamment modeste pour être aisément atteint : 10 000 voix se dérobant à Joe Biden. Soit la marge par laquelle Donald Trump l’avait emporté dans cet Etat en 2016 face à Hillary Clinton. En 2020, Joe Biden avait, pour sa part, enregistré plus de 150 000 voix d’avance. Selon le Washington Post, alors que la quasi-totalité des bulletins étaient dépouillés, on dépassait les 100 000 votes blancs.
Au-delà des seuls chiffres du vote blanc, les experts démocrates observaient avec inquiétude l’émergence locale, autour de la commune de Dearborn, d’un véritable changement des comportements, dû essentiellement aux électeurs âgés d’une vingtaine d’années. La menace d’une cristallisation de l’opposition à Joe Biden dans une frange de cet électorat jeune représente un enjeu important. De ce point de vue, le résultat de mardi représente un simple avertissement, sans permettre de conclusions définitives. Malgré l’âge du président et les inquiétudes sur sa capacité à exercer un second mandat, les démocrates ont démontré leur discipline.
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