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Euro masculin de handball : la Suisse enraye la marche tricolore et décroche un nul, inquiétant pour les Bleus

L’équipe de France masculine de handball n’a pas encore gagné son ticket pour la deuxième phase du championnat d’Europe. Contre toute attente, les Bleus ont concédé le nul (26-26), dimanche 14 janvier à Berlin, face à la Suisse, lors de la deuxième journée de la phase dite « préliminaire ». Larges vainqueurs de la Macédoine du Nord (39-29) quatre jours plus tôt, les hommes de Guillaume Gille ont livré une pâle copie, pour le moins inquiétante à quarante-huit heures d’un match d’ores et déjà décisif : le sommet du groupe A face à l’Allemagne, le pays organisateur.
Fébriles en défense, timorés en attaque, incapables de déployer le jeu rapide qui fait leur singularité, les champions olympiques en titre n’ont jamais réussi à consolider un écart suffisant face à leurs adversaires, revigorés après leur lourde défaite face à la même Allemagne (27-14), mercredi 10 janvier à Düsseldorf.
Soixante minutes durant, les Bleus ont été doublement châtiés. D’abord par l’élasticité du gardien Nikola Portner, auteur de 10 arrêts sur 34 tirs (29,41 %). Ensuite par la maestria, en attaque, du demi-centre et vétéran Andy Schmid (40 ans), qui multiplia les passes par-dessus la défense tricolore afin de servir ses deux pivots, en particulier Lukas Laube, auteur de 9 buts (en 10 tirs). Jamais les Français ne parvinrent à prendre solidement les devants, sauf l’instant de quelques minutes avec un écart de + 3 buts, puis furtivement + 4 buts. Dans un jeu de yoyo crispant, les handballeurs helvètes ont à chaque fois recollé à la marque.
Le scénario aurait pu tourner vinaigre pour les Bleus sans la puissance des tirs en extension de Dika Mem (9 buts) ou la connexion retrouvée entre Nedim Remili et Ludovic Fabregas. Six fois buteurs en six tentatives, ce dernier a dépassé la barre des 300 buts en équipe de France, dimanche – en 124 sélections. Une seule vraie satisfaction mérite d’être soulignée dans le camp français : la prestation du gardien remplaçant Samir Bellahcene, qui repoussa 11 tirs sur 24 (45,83 %) pour ses premiers pas dans une grande compétition internationale, en l’absence de l’habituel taulier Vincent Gérard.
La difficulté à poser des attaques placées, l’impuissance à se projeter vers l’avant en un minimum de passes, les carences manifestes dans le jeu sans ballon paraîtraient moins préoccupantes si le plus « dur » n’attendait pas les Bleus. L’Allemagne d’abord, devant son public, mardi 16 janvier. Avant un potentiel deuxième tour (quatre matches), prélude au dernier carré.
Guillaume Gille a poliment fait le constat de « performances individuelles un peu moyennes » au micro de Bein Sports après la rencontre. « Le chantier de l’attaque reste ouvert, avec la nécessité de trouver plus de percussion, a ajouté le sélectionneur des Bleus. Notre ADN, c’est de courir, de mettre sur le feu sur les grands espaces. Or, en deuxième mi-temps, nous sommes restés trop conservateurs » – comprendre : pas assez mobiles, ni fluides dans les transmissions. Discipline basée sur la percussion et la vitesse, le handball souffre difficilement le jeu au ralenti.
L’équipe de France peut encore terminer première de son groupe, à condition de battre l’Allemagne. Elle peut aussi échouer à la troisième place, non qualificative, en cas de lourde défaite contre la Mannschaft et d’une large victoire des Suisses face à la Macédoine du Nord – tout se jouerait alors à la différence de buts. Les triples champions d’Europe (2006, 2010, 2014) seraient alors à nouveau rattrapés par cette malédiction qui veut qu’ils ne remportent jamais l’Euro lorsque cette compétition est organisée la même année que les Jeux olympiques d’été.
Frédéric Potet
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